LA DOT ET SES RÉALITÉS EN RÉPUBLIQUE DU CONGO
La dot en République du Congo est l’une des parties essentielles et obligatoires du mariage coutumier, dont le prix fixé par l’État congolais est de moins en moins respecté.
Selon la loi N073/84 du 17/10/1984, l’article 140 du Code de la famille fixe le montant de la dot à 50.000 francs CFA. À cet article s’ajoute ce qui suit : « La dot est caractère de symbole, elle est facultative. Elle peut être payée par nature ou en espèce ou sous les deux formes. En aucun cas, son montant ne pourra dépasser la somme de 50.000 F. Elle n’est pas remboursable. La demande d’une dot supérieure à ce montant ou son versement est réprimée conformément aux dispositions du Code pénal. »
Mais aujourd’hui, le constat fait sur les lieux, c’est le jour et la nuit. La dot serait pour certaines familles congolaises une occasion favorable pour se remplir les poches en taxant la dot à des millions. Elles ne s’en tiennent plus aux symboles : lampes à pétrole, pagne, costume de papa, colas, machettes… Elles demandent des abonnements Wi-Fi ou pire encore, des télévisions plasma, des i phones, des motos, ou même des groupes électrogènes.
De plus, il y a souvent des amendes que la majorité des familles imposent au monsieur pour sanctionner le non-respect des règles traditionnelles. Notamment, avoir des enfants avant la célébration du mariage, cohabitation avant le mariage, mais aussi, retard quant à l’heure prévue pour la cérémonie et dans les cas les plus exagérés : le niveau d’étude de la jeune femme, le statut professionnel et plus encore.
Cependant, cette situation n’arrange guère les amoureux et ralentit le processus de mariage chez certains hommes. Et de nombreux jeunes couples vivent avec leur partenaire sans pourtant honorer les familles.
En 2018, dans une interview sur Voa Afrique, le juriste Odilon Ondion avait fait une suggestion en ces termes : « En 34 ans, la société congolaise a beaucoup évolué. « Vu les mentalités des Congolais, aujourd’hui, encrés à l’argent, il faut fixer ce montant de la dot à 300.000 francs CFA ».
Compte tenu des pratiques actuelles de certaines familles, les autorités congolaises devraient- elles revoir l’article 140 du Code de la famille pour faciliter les jeunes désirant de se marier ?