UNE BALADE INÉDITE DANS LES PROFONDEURS DE L’ARRONDISSEMENT 3 POTO-POTO
Poto-poto qui est l’un des plus anciens arrondissements populaires centraux de Brazzaville, fut créée en 1911 pour être Commune indigène par arrêté n°2623 du 31 décembre 1943 du gouverneur général de l’AEF, officier de la légion d’honneur Félix EBOUE.
Avec une population d’environ 101.000 habitants et une superficie de 900 ha, l’arrondissement 3 Poto-Poto s’étend au nord du centre-ville pour être limité au nord-ouest par l’arrondissement 4 Moungali, tandis que l’arrondissement 5 Ouenzé est frontalier Poto-poto au nord. Si au sud-ouest, Poto-poto est mitoyen à Bacongo, en revanche au sud et à l’est, l’arrondissement 3 Poto-poto est arrosé par les eaux du majestueux fleuve Congo.
Il tire ses origines du village poto-poto. En effet, il fut un village de création administrative coloniale née du regroupement des campements des travailleurs africains et des hameaux de la plaine. Dans son évolution, il a été alimenté par l’exode rural des populations riveraines du fleuve Congo, le deuxième plus grand fleuve du monde après l’Amazonie par son débit, du haut Congo, de l’Oubangui Chari, du Congo Belge que les bateaux de l’administration coloniale, des missionnaires embarquaient en masse pour Brazzaville. A cet effet, cette diversité a donné à Poto-poto ces deux grands traits d’affluence démographique.
Les appellations des rues les plus anciennes de la cité évoquent la composition ethnique très variée et très cosmopolite de ses premiers habitants à l’image de sa population d’environ actuelle. Mongo, Dahomey, Yaoundé, Bangalas, Haoussas, Kassaï, Banziris, Bakongo, etc… Ressortissant du haut Congo, Bas Congo, de l’Afrique Centrale et de l’Afrique Occidentale.
ROGERFREY fut le premier Administrateur maire de Poto-poto.
Poto – poto a donné naissance le mythique groupe “Les Bantous de la capitale”, un des plus vieux groupe du monde et un des précurseurs de la rumba congolaise le 15 août 1959 au Dancing-Bar Chez FAIGNOND, temple de l’ambiance et de la rumba.
Poto-Poto a vu sortir de sa terre l’imposante basilique Sainte-Anne, un édifice extrêmement novateur dû au talent de l’architecte protestant Roger Lelièvre. C’est Le 13 mars 1943 qu’à eu lieu le premier coup de pioche, la préparation du terrain, l’Installation du chantier.
Jouxtant la basilique Sainte-Anne, Le stade Félix-Éboué est un temple rempli d’histoire, inauguré le 29 janvier 1944 sous la supervision architecturale de Roger Errel. Les gargouilles sont l’œuvre du sculpteur congolais Benoît Konongo. L’importante statue de Félix Éboué, posée en 1957, a été réalisée par le sculpteur français Jonchère.
Poto-poto a abrité la signature de la proclamation de l’autonomie de l’Église Évangélique du Congo au Temple de Poto-Poto, le 15 juillet 1961. Le Pasteur Gaspard Kimpolo prend le règne comme premier Président de cette Eglise.
L’arrondissement Poto-poto est rempli d’histoire et ainsi que des zones à explorer d’avantage pour garder les repères d’une partie de notre histoire, l’âme d’un peuple.
Vitia KOUTIA