LACONGOLAISE 242

Un  voyage dans le Congo profond

L’intervention de Talia Loemba-Bouity President de l’Association Diaspora du Congo-Brazzaville en Italie

L’intervention de Talia Loemba-Bouity President de l’Association Diaspora du Congo-Brazzaville en Italie

De l’esclavage à l’esclavage: le peuple noir trois siecle après

L’intervention de Talia Loemba-Bouity
President de l’Association Diaspora du Congo-Brazzaville en Italie

Mesdames, Messieurs,
C’est avec joie que je participe aujourd’hui, en tant que président de l’Association Diaspora du Congo-Brazzaville en Italie, à cette journée où nous voulons commémorer l’abolition de la traite négrière, mais aussi la naissance de l’Union Africaine. La motivation qui nous réunit a donc un double sens si l’on considère le fait qu’à ce jour il est démontré l’origine commune que nous avons tous sur le continent africain.
Notre organisation est a but non lucratif, composée de bénévoles qui travaillent dans le domaine de la solidarité, à différent niveaux : social, humain, civil et culturel. Pour cette raison, nous sommes souvent confrontés à divers problèmes qui affligent notre société. Mais, comment comprendre les problèmes de la société d’aujourd’hui sans en connaître les origines historiques ?
L’histoire du peuple noir est intrinsèquement liée à celle de l’Afrique, impliquée passivement avec l’Amérique et l’Europe dans le commerce de notre peuple, déraciné de sa terre et de ses proches pour être vendu comme esclave. Cela a laissé une plaie dans notre mémoire, ainsi que dans notre cœur qui, n’a pas encore guéri. Les noirs ont subi l’oppression et l’exploitation, conduisant au développement du monde occidental et au déclin des somptueuses cilisations négro-africaines. Le monde doit beaucoup au continent africain et à ses enfants déportés vers « le nouveau monde ». Les nombreuses inventions technologiques tout comme les œuvres artistiques que l’histoire officielle omet en sont la preuve.
Malheureusement, l’esclavage n’existe pas seulement dans notre passé, car il se produit encore aujourd’hui sous d’autres formes, à travers l’exploitation des migrants dans les champs de tomates (au sud de l’Italie), ou l’exploitation sexuelle (de jeunes femmes), ou encore l’exploitation des enfants dans les mines (des pays du sud), souvent dans des conditions inhumaines, pour alimenter l’éternelle soif de richesse de certaines multinationales.
Loango au Congo-Brazzaville ou Gorée au Sénégal ne sont plus les seuls lieux de mémoir. Nous devrions en ajouter d’autres comme la Méditerranée ou le désert du Sahara, où meurent encore aujourd’hui des centaines d’hommes et des femmes exploités et dépouillé par toutes sortes de mafias internationales. L’esclavage moderne existe !
Informer devient extrêmement important afin de protéger nos frères et sœurs de ces nouvelles formes d’exploitations. Voilà pourquoi, nous accordons – au sein de la Diaspora du Congo-Brazzaville en Italie – beaucoup d’importance à la diffusion de l’information e à la sensibilisation des africains qui rejoinent l’occident, tout comme ceux qui sont restés sur le continent, pour leur épargner de tomber dans le piège des esclavagistes contemporains.
Par exemple, nous avons institué « la fête de la femme congolaise (en Italie) » tous les 28 Mars, qui, au lieu d’être juste une occasion de célébrer la femme, devient aussi un moment de réflexion et d’échanges sur les questions d’actualité. Nous travaillons également avec d’autres structures de la diaspora africaine, afin de créer un réseau solide pour la protection des intérêts et la sécurité des africains en Italie.
Je terminerai par un appel à tous les africains par ces mots du professeur Joseph Ki-Zerbo :
« L’Afrique a une histoire. L’Afrique, berceau de l’humanité, à enfanté l’histoire. Malgré des obstacles géants, des épreuves majeures et des erreurs tragiques, l’Afrique a illustré notre aptitude au changement et au progrès : notre historicité. Mais celle-ci doit, par la conscience historique, gouverner les trois moments du temps : le passé, le présent et la projection vers l’avenir… C’est pourquoi chaque africaine, chaque africain doit être, ici et maintenant, une valeur ajouté ».
Merci !

Rome, le 27/05/2017.

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rédaction