LACONGOLAISE 242

Un  voyage dans le Congo profond

LA BASILIQUE SAINTE-ANNE UNE BEAUTÉ ARCHITECTURALE ET LÉGENDAIRE AU COEUR DE BRAZZAVILLE

LA BASILIQUE SAINTE-ANNE UNE BEAUTÉ ARCHITECTURALE ET LÉGENDAIRE AU COEUR DE BRAZZAVILLE

Avec une longueur de 85 mètres, 45 mètres de largeur et 22 mètres de hauteur sous voûte, la basilique Sainte-Anne du Congo, située dans le 3ème arrondissement Poto-poto, en diagonale de la paroisse Poto-poto dit temple de l’autonomie de l’Eglise Evangélique du Congo, est l’un des monuments légendaires de la ville de Brazzaville.

C’est pour faire face à l’afflux de convertis à Poto-poto que Monseigneur Bjéchy, vicaire apostolique de Brazzaville décide en 1936 de créer ce monument. A cet effet, le révérend père Nicolas Moysan supérieur religieux du district, est désigné pour la fondation de cette mission qu’il dédie à Sainte-Anne.

C’est ainsi qu’en 1940, Félix Éboué, gouverneur général de l’Afrique Equatoriale Française décide de l’implantation du complexe église – presbytère – stade omnisport, à la jonction des quartiers de la plaine et de Poto-Poto. Cependant, le 13 mars 1943 a lieu le premier coup de pioche, la préparation du terrain, l’installation du chantier et l’exécution des fouilles des fondations.

Les travaux de la Basilique Sainte-Anne du Congo étaient sous la supervision des pères Nicolas Moysan et Charles Lecomte. Pour terminer cette église, plusieurs dons ont été faits notamment par le Général de Gaulle, qui le 29 janvier 1944, lors de l’inauguration du stade Félix Eboué découvre le chantier et les fondations qui sortent de terre. Il se déclare enchanté et, le lendemain, promet au père Lecomte un don d’une somme conséquente.

En plus, en avril 1945, le père Lecomte reçoit un autre don important de André Bayardelle, successeur de Félix Eboué au poste de Gouverneur Général de l’Afrique Equatoriale Française. Celui-ci permet de reprendre les travaux suspendus et d’attaquer la superstructure. Hormis cela, différents dons sont venus des paroisses parisiennes grâce au reportage fait par la jeune reporter Joëlle Danteme sous les instructions du père Lecomte.

C’est en 1949 que l’église Sainte-Anne devient une Basilique et le 1er novembre de la même année, elle est consacrée par plusieurs hommes de Dieu à savoir Paul Biéchy,  Mgr  Jean-Baptiste Fauret, vicaire apostolique de Pointe-Noire, Mgr Reggio, nonce apostolique de Kinshasa, Mgr Six vicaire apostolique de Kinshasa et  Bernard Cornut-Gentille le haut-commissaire.

Erell a conçu ce somptueux édifice en utilisant un arc en ogive très aigüe inspiré par les fers de lance du nord du Congo, les cases obus en terre du Tchad et les tunnels de bambous géants du Mayombe. Les tuiles vertes renvoient à la nature généreuse du milieu équatorial ; celles en formes d’écailles de serpent évoquent, telles les gargouilles des cathédrales médiévales, le malin qui reste hors de l’église. L’éclairage intérieur est zénithal, et se fait par l’arrête du toit où les tuiles de céramique sont remplacées par des pales de verre teintées. La magnifique tribune qui est ornée d’une balustrade en fer forgé réalisée par un artiste local qui s’est inspiré d’armes pré-coloniales.

La Basilique a été endommagée suite aux conflits des année 90. Suite à cela, des travaux de restauration ont été effectués à la fin des années 2000. En mars 2011, elle a été restaurée et inaugurée par le Président de la République, Denis Sassou-N’guesso.

Soulignons que c’est l’architecte protestant Roger Lelièvre dit Erell qui a commencé les travaux de ce bijou. Il fait entrer, pour la première fois dans un grand chantier colonial, des artistes autochtones, comme Benoit Konongo

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VITIA KOUTIA